La steppe et ses plaines innondables

Debout dans les derniers rayons du soleil, une silhouette se détache clairement sur l’horizon. Elle oscille très légèrement dans le vent du désert froid. Emmitouflée dans ses fourrures, son mouvement reflète son hésitation. Muelle attend que l’astre ait définitivement passé sous l’horizon. Derrière elle, aux creux des valons déjà atteint par le crépuscule, s’assemble les ombres.

Elle est une créature de lumière et de crépuscule. Elle bravera les ténèbres et gagnera la sécurité du camp juste avant que les ombres ne l’engloutissent. Lentement, Muelle voila ses yeux jaunes de ses paupières, se fiant seulement à la chaleur des derniers rayons de lumière fade pour savoir quand l’astre du jour aurait sombré. Parce que les djin n’ont pas besoin de voir la lumière pour savoir où elle se trouve. Elle craint les ombres, comme tout le monde, mais elle a d’avantage à perdre que les autres. Parce que les ombres sont des alf de la nuit, se nourrissant de chair et de sang, comme elle. Des concurrents Les ombres ne feraient qu’une bouchée de son cœur palpitant de djinn.

C’est un défi d’adolescent chez les peuples nomades… Pourtant aucun ne choisit de s’éloigner autant. Soudainement, elle fit volte-face sans accorder un regard à l’horizon, fléchit les genoux, et bondit. La chasse commença, son prédateur lancé sur sa piste. Parce que le cœur flamboyant du djinn devient une flamme vive dans la nuit et les ombres sont attirés par lui. Elle se lança, se servant de la magie des pierres pour schématiser son environnement, pour courir sans trébucher, trouvant son chemin à l’instinct, parce que ses pieds avait parcouru ce chemin tant et tant de fois. La peur la poussait en avant. Elle rabattit sa capuche pour voir au-dessus de son épaule et elle les vis, plus près qu’elle ne l’aurait cru. Muelle redoubla d’ardeur, allongeant sa foulée, prenant des risques, sentant tous ses tendons se tendre et la brulure dans ses muscles sollicités. Elle devait vaincre parce qu’elle ne pourrait leur résister. Elle les sentit s’assembler derrière elle, devant elle… Muelle bondit vers l’avant, sentant leur griffure sur ses vêtement de peau, sur ses joues rougies par l’effort. Instinctivement elle ramena son avant-bras devant son visage pour se protéger et les traversa. Derrière elle, les nuées se mélangèrent, enflèrent et se lancèrent dans son sillage. La topographie les désorientait, alors elle plongea dans chacun des vallons, évitant de suivre les crêtes des drumlins. C’était juste mais elle s’était déjà trouvée en bien plus mauvaise posture.

Ils l'ont sentie bien avant le coucher du soleil. Du fond de leur tanièere, une multitudes d'yeux rouges flamboient sauvagement. Un sifflement de mauvais augure, rythmée par la respiration de la métisse monte du fond des crêtes, dans les profondeurs d'ou aucune lumière ne se fait jamais voir.

Pour eux, l'odeur de Samuelle Daee évoque un fabuleux festin. Ca fait bien des lunes qu'elle les narguent d'en haut, profitant du soleil pour s'éclipser.

Avec le crépuscule, les bêtes sortent, unes par une. Silencieuses, leur écailles minuscules ondoyant comme le plus souple des pelage, leur quatres yeux braqués sur la cadette. Le plus gros reste bien en vue, sa langue serpentine dardant entre ses énormes crocs, humant l'air, la truffe frémissante confirmant ce que ses quatres yeux voient. La proie tant convoitée. Rasant le sol, les membres de sa meute s'éclipsent à gauche et à droite, encerclant Samuelle lentement, flirtant avec la zone hors de leur confort. Il arrive à la taille de la métisse, massif sur de courtes pattes puissantes.

L'or de Samuelle affronte le rouge de l'Alpha tandis que celui ci, petit à petit, s'approche lentement, hésitant, piétinant juste à la limite de l'acceptable, de longs filets de bave filant de sa gueule, ses longues griffes laissant de profond sillon dans le sol.

Quand elle lui tourne le dos, la chasse est lancée. Un claquement de crocs féroce se fait entendre derrière elle, juste avant qu'un assourdissant sifflement se fasse entendre à un kilomètre à la ronde.

La chasse est lancée. La meute suit les crêtes à toute vapeur, Muelle pouvant sentir le sol vibrer sous l'impact de leur innombrables pattes. Elle peut en voir deux à sa droite, trois à sa gauche,
Et au moins 5 qui doivent la suivre collés aux fesses.

Derrière elle, un genre de cor résonne. Un cor fantomatique qui cause la terreur dans son coeur. Le maitre de la meute cauchemardesque vient de s'ajouter à la chasse. Faisant échos aux ombres et s'entendant jusqu'au camp.