Initiation à la magie pour deux novices

Les kelpies sommeillent. Le soleil se lève a peine et les kelpies sommeillent encore. La tête effleurant a la surface de l'eau, l'un d'eux ouvre un œil ourlé de bronze et sors la tête de l'eau. Le kelpie hume l'air ambiant et tourne la tête vers l'odeur particulière. Agenouille près du bassin, une silhouette soigneusement emmitouflés tapote la surface de l'eau du bout des doigts.

Elle chuchote doucement, se voulant rassurante et le kelpie se lève, avant de se diriger d'un pas tranquille vers elle. Elle sort la main de l'eau et la tend devant elle, paume vers l'avant. Le kelpie avance et pose son front dans sa main.

- Bien, allons nous balader, murmure-t-elle.

Pas besoin de le seller, ça ira plus vite. De toute manière, pour ce qu'elle pense des selles... C'est peut-être pour cette raison qu'elle refuse de monter, malgré l'insistance de Morgane. Mais elle doit faire vite. Elle n'a pas envie d'avoir des spectateurs et encore moins des amis avec elle. Ce qu'elle s'apprête a faire est moralement discutable, même pour une sorcière. C'est pour cette raison que la chimère a mauvaise réputation. Justifiée, certes.

Habituellement. Les kelpies ne sortent pas vraiment de leurs bassins à moins d'en user, mais il n'est pas non si rare d'en croiser un ou deux se balader seule. Ils ne vont jamais bien loin seuls, le climat de la Montagne Noire n'est pas propice à leur survie. Il n'y a pas assez d'eau. Ils vont brouter les quelques rares herbes, puis ils reviennent à l'eau. Xoramen sort de la kelpirie et croise quelques personnes qui ne lui portent pas trop attention. Après tout, elle a bien prit soin de s'habiller comme eux. Elle s'éloigne, le pas tranquille. Le kelpie vient rapidement la rejoindre et elle grimpe sur son dos avant de filer.

Oui, Xoramen sait monter. Mais elle doit avouer qu'elle a l'habitude de monter en milieux très humide, voir demi aquatique. En montagne, c'est différent et ca ne lui plait pas. Heureusement, la bête semble être habituées cet environnement et c'est moins pénible qu'elle ne l'imaginait. Elle aurait pu marcher, mais elle compte que ca ne sera pas si long, quelques heures tout au plus et qui c'est, quand elle reviendra peut-être que personne n'aura remarqué son absence. Ou alors qu'elle sera presque rentrée une fois qu'on remarquera son absence. Par sa nature de sorcière, malgré que son courage pour s'être lancee dans les ombres pour épargner un des fils Redinem lui ait procuré quelques alliés, elle reste une solitaire. Elle traine en générale avec les frères Redinem ou avec Muelle, mais elle est souvent seule à observer les gens. Elle a déjà prit quelques décisions. De un, avec l'hiver qui s'annonce elle va prendre la peine de se vêtir comme les noirais. Elle voit bien le malaise qu'elle provoque. On commente qu'elle est trop peu habillée pour la température. Et elle a rapidement comprit que ca gênant les gens. On lui a demandé si souvent si elle avait froid et la perplexité dnas leurs yeux lorsqu'elle repondait non.

Bref, elle n'en a pas pour si longtemps, surtout si elle pousse le kelpie. C'est facile pour elle, c'est une créature des marécages et pas des plus sympathique dans leur milieu naturel. Des prédateurs, tous les deux. Elle lance donc le kelpie a vive allure, avant de la faire ralentir. Le terrain est de moins en moins facile et elle ne veut pas malmener le kelpie.

Si la direction à prendre était facile, le trajet pour s'y rendre l'était moins. Certains passages étaient encombrés et impraticable pour le Kelpie. Elle regrette presque de l'avoir monté d'ailleurs, elle se dit qu'elle aurait probablement fait le trajet plus rapidement en marchant. Elle avait surtout craint ne pas avoir assez d'énergie pour s'y rendre.

Mais elle n'aurait pas non plus monté un kelpie si elle avait su qu'elle s'attirerait la curiosité de Fabre et surtout de Robin. C'est d'ailleurs le premier qu'elle voit et elle devine tout de suite qu'elle ne pourra pas les éviter. Si, elle aurait pu, mais ça lui aurait beaucoup coûté en magie.

- Je n'ai pas dit que je ne savais pas monter, j'ai dit que je refusais de monter, dinforme-t-elle d,un ton haut perché. Monter un kelpie en terrain sec, c'est autrement qu'en milieux aquatique, dit-elle, bougonne. Sans parler de la selle, c'est horrible et inconfortable.

D'ailleurs, elle n'en avait pas mit. Elle jette un coup d'oeil, au loin. Elle, elle voit bien la distorsion dans l'air. Mais elle est prise avec ces deux idiots.

Elle apprécie plus ou moins la boutade de Robin. Elle pince les lèvres et croise les bras, agacée. Elle ne bronche pas lorsque son kelpie emboîte le pas du leur. De toute manière, à partir de cet instant, elle compte tout simplement bouder, jusqu'à ce qu'ils en aient marre et qu'ils fichent le camp.

Elle ne répond pas aux première questions, boudeuse, puis Robin annonce que c'est par-là qu'ils les ont trouvés. Et ce commentaire fait converger toute son attention sur Robin. Elle décroise les bras et se redresse sur son kelpie, attentive. Peut-être un peu trop attentive au goût de Robin.

- Tu veux dire que tu sais t'y rendre sans enchevêtrer ton kelpie dans tous ses arbres ? Voyant l'air de Robin, elle sourit et applaudit, ravie. Oui, c'est pour ça que je me cachais. C'est pour ça que je me sauvais en cachette, explique-t-elle. Oh, mais je rentrerai, ne t'en fait pas, je ne serai pas partie pour toujours. Quelques heures à peine. Elle balaie l'air de sa main et son kelpie rejoint côte à côte celui des deux frères. Rectification, NOUS ne serons parti que quelques heures et NOUS reviendrons, parce que oui, vous venez avec moi. Ça vous apprendra à vous mêler des trucs de sorcière.

Et d'un geste vif, elle tapote le col du kelpie qui secoue la tête.

- Vous saviez qu'à l'origine, les kelpie noyaient et dévoraient leurs cavaliers ? Les cavaliers étaient incapable de mettre pied à terre, comme si on les avait collés à la selle. Enfin, ils n'avaient pas de selle non plus, remarquez.

Et au sourire qu'elle leur adresse, oseraient-ils tester s'ils sont vraiment collés à leur selle ? Peut-être qu'elle les charrie ?

Tout sourire, Xoramen apprécie les provocation de Robin. Un jour, d'être si ouvertement curieux allait lui coûter cher. En attendant, elle peuts'en amuser un peu. Et elle ne va pas s'en priver. Robin se montrera sans aucun doute très divertissant, dans le futur.

-Ne me provoque pas Robin, mes menaces sont des avertissements, mais ma patience a des limites.

Mais ils... Enfin, Robin accepte, parce que Fabre ne dit rien, absolument rien. Xoramen hoche la tête, ça suffira. Si Fabre laisse parler Robin pour lui et bien tant mieux pour elle.

- Prend garde à ce que tu racontes, Robin. Je suis une sorcière, ne l'oublie pas. et elle éclate de rire. Il est jaloux des attentions des deux demoiselles sur son frère ? Robin, tu envie ton frère ? Mais si tu veux que je reporte mon attention sur toi, je ferai un effort. Je suis certaine que Fabre n'a pas trop envie qu'une sorcière lui porte trop d'attention.

Occupée a répliquer a Robin, elle n'a pas non plus remarque pourquoi Fabre les fait brusquement arreter. Tandis que Robin réprimande son frère, Xoramen voit ce que Fabre a vu. Gracieuse et agile, elle se met debout sur le dos du kelpie et observe. Minssalor ! Elle doit avouer être stupefaite par la vue qui s'offre a elle.

- Non, Robin, c'est de la magie, ca n'a rien de normal. La magie n'est jamais normale. Mais je dois avouer que ça, c'est pas courant, ajoute-t-elle après une seconde d'hésitation.

Mais ce n'est pas une raison pour regarder tout ça, bouche bée, les yeux ronds, durant des heures. Xoramen ressent moins de fatigue à mesure qu'elle approche. Elle se doutait de cet effet, mais pas du vaste bosquet qui se trouve devant eux.

- Mais c'est bien là. C'est pas loin d'ici que vous nous avez trouvé. C'est ici que Shiva été pulvérisée, dit-elle sur un ton ricanant qui manifeste bien la satisfaction qu'elle éprouve a cette idée. Allons, bon, allons voir de quoi il en retourne. T'es toujours partant Robin ?

Et cette fois, c'est à pied qu'elle ira. Elle saute sur dos du kelpie, sur un tronc couché. Oui, elle est pas mal plus en forme que les derniers jours et ce depuis quelques minutes.

C'est un peu comme une renaissance, elle semble nettement plus enjouée et vivante que les dernières semaines. Elle se balade agilement sur les troncs couchés, sautant d'un a l'autre. De toute évidence, ça l'amuse follement. Elle constate également que les vêtements ne lui nuisent pas vraiment. Elle a toujours eu l'impression que les vêtements trop amples et trop lourds pourraient nuire à ses mouvement et à son agilité. Mais ce serait peut-être qu'une histoire d'entraînement. Depuis le temps que Morgane tente de la faire entraîner... peut-être pourrait-elle lui accorder cette petite victoire.

C'est un bosquet bien étrange, il n'y a plus aucun tronc renversé, mais des arbres bien sur pieds... mais peut-être pas. Elle reste un moment, hors du boisé, à observer, puis elle se dit que même si les arbres sont debout, qu'est-ce que ça peut faire ?

Elle se retourne vers Fabre et Robin, tout sourire.

- Allez, vous venez les garçons ? Robin tu veux prendre la tête ? Naaaaan, je blague, je resterai devant !

Et elle fait les premiers pas dans le bosquet.

Robin etait divertissant. Il n'avait aucune retenue et c'était rafraichissant. Habituellement, on avait beaucoup de retenue avec les sorcières. On ne savait jamais si la moindre parole pourrait les offenser. Et offenser une sorcière était sans doute un crime horrible ou du moins, les conséquences l'étaient. Robin ne craignait pas grand chose de la part de Xoramen. Du moins rien qui impliquait des douleurs, du sang et des larmes. Enfin, peut-être des larmes.

Cette "forêt" etait magnifique. Pour Xoramen du moins. Mais elle se doutait que l'euphorie qu'elle ressentait etait du à l'apport de magie qui s'insinuant en elle plus qu'à la beauté de la forêt en elle-même.

- Je serai rentrée chez Yslaire avant que vous rameniez du renfort.

Son ton est calme et serein, presque aérien. Elle se met à avancer, prudente, mais sans vraiment d'hésitations. Comme Fabre, elle touche au tronc d'un arbre et le pousse délicatement. Elle sent la magie frémir sous ses doigts. Elle inspire profondément, les yeux mi-clos. Robin la rattrape et il semble inquiet. Elle leur sourit, l'air moins usée que ces dernières semaines. Même qu'elle semble ravie, peut-être un peu trop. Ses yeux sombrent brillent peut-être un peu trop.

- Bien sur que je sais ce que je suis venue faire ici. Tout événement magique garde à son origine une quantité de magie dans laquelle on peut venir puiser. Comme une source. Vous ne sentez pas la magie ? Je suis venue y puiser ce dont j'ai besoin pour me remettre de ce que j'ai perdu ici même.

Elle continue d'avancer, d'un pas léger, mais sans se dépêcher. Juste à marcher dans cette étrange forêt elle se sent mieux, elle se sent moins faible, moins démunie.

- Vous sentez vos cheveux se dresser sur votre tete ? interroge-t-elle en voyant les siens, si fin, se mettre à flotter autour de sa tête, comme une auréole sombre.

Tout ça semble l'amuser follement. Elle touche aux arbres et les fait se déplacer doucement. Elle glousse de plaisir.

- C'est bizarre, c'est si calme, on doit être les premiers à venir, glousse-t-elle comme si c'était vraiment quelque chose de vraiment amusant.

Xoramen ne se préoccupait peu de ce qui ne lui semblait d'aucun intérêt. Un lapin mort, c'était peu intéressant, aussi garou soit-il. Par contre, la magie ambiante était vraiment interessante et c'était même carrément envoûtant. Xoramen sentait la magie partout autour d'elle et déjà elle siphonnait l'environnement. Mais il lui en fallait plus.beaucoup plus. Elle ne s'occupe pas de la conversation entre les deux frères. Pas grand chose ne comptait plus que de satisfaire sa soif de magie pour le moment. Mais pourtant, elle se retourne vers eux lorsqu'elle entends son nom. Ses yeux sombre sont brillants, presque fiévreux. Et elle sourit. Un sourire qui, avec les yeux trop brillants et les cheveux en auréole, offre une vision un peu inquiétante.

- C'est un tombeau, Fabre. Le tombeau de milliers d'arbres et sans doute la faune qui y habitait.

Xoramen se détourne et s'approche d'un arbre, puis y pose les deux mains. Elle reste immobile quelques secondes, avant que l'arbre ne se mette à trembler. Lentement, il perd de l'altitude, jusqu'à toucher le sol et amorcer une pente descendante. Xoramen glousse, puis pousse l'arbre qui vacille de l'autre côté avant de s'écraser plus loin, dans un craquement sonore, disparaissant dans la brume au sol. Les arbres autour se mettent à osciller et à valser.

- Allez, venez, faites gaffes aux racines flottantes. On va pas y passer la journée, et puis on ne sais pas ce que toute cette magie pourrait attirer, dit-elle d'un ton enjoué.

Elle glousse encore une fois, avant de poursuivre sa balade, de toute évidence, purement ravie. Elle gambaderait presque, si quelque chose dans sa tete ne sonnait pas une alarme. Elle s'arrête et fait face à ses deux compagnons de route, tout sourire.

- Je me sens merveilleusement bien, ce qui est tout à fait normal, mais ce qui l'est moins, c'est que j'ai l'impression d'être euphorique, mais trop, glousse-t-elle. C'est comme... Au loin, il y a un son sourd, atténué par la foret d'arbres morts et la brume au sol. c'est comme si tout était absolument merveilleux. Si nous étions en présence d'une sorcière, je dirais que nous avons été... Enfin, que j'ai ete envoûtée, mais je ne sens aucune sorcieres... A part moi... Et non, je ne me suis pas envoûtée toute seule, ricane-t-elle.

Elle semble écouter un instant, puis pouffe de rire et se retourne encore une fois vers Fabre et Robin.

- Fabre a raison, nous ne sommes pas les premiers ! lance-t-elle, débordante de joie. Hilare, elle donne tout de même un ordre sans réplique. Courez !

Bon conseil, parce que ce qui s'amène, n'augure rien de bon. Habituellement, le gürtie est pacifique, si on ne s'approche pas trop, s'il ne se sent pas menacé, s'il n'a pas décidé de faire de vous son prochain repas. Sa morsure est venimeuse et le poison est fulgurant, mais habituellement, on peut continuer son chemin sans problemes. Mais ce gurtie, n'a pas l'air très amical. Il a même l'air plutôt contrarié... voir affamé. Couleur feuille morte, il tranche soudainement avec le gris morne de la forêt morte. Gürtie n'ose pas marcher  l'aveuglette dans la brume, il a donc choisit de sauter d'arbres en arbres, ce qui les fait tous se déplacer doucement. Ses courtes ailes l'aident à planer sur quelques mètres, tandis que ses griffes acérées lui permettent de s'accrocher aux troncs nus sans efforts.

Xoramen avait suivi le mouvement, sans réticences apparente, parce qu'elle se sentait un peu étourdie. Pleine de pouvoir, mais étourdie. Quelque chose clochait ici. Elle n'y comprenait pas grand chose, jusqu'à ce qu'elle se retrouve sur le sol. Xoramen est certes une créature magique, mais elle est une créature à l'intelligence humaine. Elle n'est pas un gürtie, ni une banshee, ni le genre de créature magique à l'intelligence limitée, ou du moins instinctive. Elle sent la magie, partout. Si elle ne savait pas trop d'ou provenait la magie pour redresser les arbres, maintenant, elle le sait. elle doit se déverser du puits pour se répandre tout autour et ils sont carrément vautré dans le trop plein.

Le souffle coupé par autant de magie d'un coup, elle a l'impression de pousser un gémissement, mais elle n'en est pas certaine. Sa main saisit quelque chose et elle tourne la tête pour voir... un gürtie, mort... non... pas encore.  C'est pour ça que l'autre évite le sol. Il est probablement la créature la plus intelligente ici... excepté elle. Et Robin et Fabre, mais c'est une autre histoire. Le pouvoir appelle le pouvoir, elle a soudainement très faim. Mais pas vraiment faim.

- Le pouvoir appelle le pouvoir... murmure-t-elle.

Lentement, elle se ramasse sur elle-même avant de s'agenouiller, ses vêtements se froissent et peut-être est-il même possible qu'elle ait déchiré quelque chose. Elle s'en fiche et elle ne le sent même pas.

- Le pouvoir appelle le pouvoir...

Autour d'elle, le brouillard s'épaissit, il tourbillonne autour d'elle et colle à sa peau. Et d'un coup, elle se redresse, créant un vide de brouillard autour d'eux et le gürtie se positionne quelques arbres plus loin. Personne n'a jamais vraiment prit le temps de décrire le regard d'un gürtie, mais il n'est certainement pas blanc. Xoramen ouvre les bras et les arbres flottants s'éloignent d'un coup, se percutant les uns aux autres dans une suite de fracas assourdissant. Le gürtie se retrouve isolé avec plus aucun arbres, excepté celui ou il est perché.

- Le pouvoir appelle le pouvoir. Allez, viens voir qui de nous deux restera debout. Xoramen n'attaque jamais la première. Elle est une protectrice. Dégagez-vous deux, je m'en charge.

Si Xoramen a enfilé un manteau plus chaud que sa chemise habituelle, elle n'en a pas moins gardé sa jupe et ses milliers de jupons. Elle glisse sa main sur sa jupe et elle tire des motifs brodés un fin stylet couleur bronze. Les plaques cuirassées du gürtie ne lui seront d'aucun secours. Du moins si elle n'est pas mordue avant d'atteindre entre deux plaques.

Xoramen ne rit plus. Elle sourit, mais son sourire n'a rien à voir avec la joie, ni l'enthousiasme des quelques minutes précédentes.

Le gürtie choisit ce moment pour bondir vers Xoramen, puisque c'est elle qui lui fait face. Elle l'évite au derniers moment, glissant sous la bête et lui refait aussitôt face. Un grondement suivi d'un rugissement de fureur se font entendre plus loin. De toute évidence, non, ils ne sont pas seuls. Un peu partout, tandis que Xoramen fait face au gürtie, des combats s'amorcent, comme si Xoramen et le gürtie avaient déclenché quelque chose. Ou peut-être est-ce parce que Xoramen a fait bouger tous les arbres par ricochet, va savoir. D'autres bêtes se lèvent et sortent des hauteurs des arbres ou tout simplement de la brume au sol, qui d'ailleurs semble se dissiper, à mesure que les créatures s'y abreuvent.

Gürtie attaquait, Xoramen évitait. Elle évitait mais chaque fois, elle lui touchait, de la pointe de son stylet. Lentement, la bête se couvre de gouttelettes bleutées qui semblent luire. Un adorable mise en bouche, divertissante. Mais toutes bonnes choses a une fin et la soif de pouvoir de Xoramen s'accentue. Un dernier bond du gürtie qui frôle Xoramen. Elle a cette fois un mouvement étrange qui donne l'impression qu'elle retient à deux main la bête, mais non, elle ne la retient pas. Ou du moins, pas physiquement. Mais toutes les gouttelettes bleutées restent en place, comme une peau de gürtie. Le gürtie hurle et s'écrase dans la brume, inerte. L'amas bleuté reflue le long du bras de Xoramen et l'entour d'un gris violacé.

Ses cheveux, habituellement raide et fluides autour d'elle, ondulent et la couronnent de jais. Elle entend Fabre l'interpeller et elle se retourne vers les deux garçons, un étrange rictus sur les lèvres et sa peau luit d'une manière surnaturelle.

- Tout va bien. TOUT va très bien ! Elle lève les yeux et son sourire s'accentue. Ils étaient bien cachés, gronde-t-elle avant de se mettre à courir dans la direction opposée.

Elle disparaît de la vue des deux garçons, puis un hurlement strident se fait entendre, puis plus rien, jusqu'à ce qu'ils entendent Xoramen glousser. De toute évidence, tout ça l'amuse follement.

- Il y en a d'autres par-ici, chuchote-t-elle d'une manière inquiétante, invisible.

Tout près des deux frères, il y a un craquement sonore, un grondement et un grognements, avant que déboulent un troll au prise avec un démon chasseur. Ils ne s'occupent ni de Fabre, ni de Robin, trop occupés à s'entre-tuer. Et le boisé surnaturel devient une arène. Le troll réussit à tuer le démon chasseur en lui brisant le coup avec un craquement sonore et aussitôt, il se met à le dévorer. Mais il n'a pas le temps de se réjouir parce qu'il est assaillit par deux harpies qui fondent sur lui du haut des arbres morts. En un rien de temps, il réussit à en écrabouiller une au sol, mais la dernière l'égorge par derrière. Elle n'a pas le temps de se réjouir de sa victoire ou de la mort de sa semblable parce qu'elle est heurtée de plein fouet par une autre sorte de furie.

Une furie hirsute et à la peau étrangement luisante. Sonnée, la harpie se secoue, mais Xoramen lui saute sur le corps et pose sa main sur sa poitrine avant de lui dérober toute sa magie. La harpie se cambre et hurle, ses ailes battant l'air, puis dans un spasme, elle retombe, inerte. Xoramen se redresse et dévisage ses deux compagnons quelques secondes, avant de porter son regard autour d'elle.

- Je... je vous ai dit de dégager ! Partez ! Une silhouette imprécise, comme une ombre, mais avec d'inquiétants petits yeux verts. semble vouloir s'en prendre à Robin, mais Xoramen se rue vers eux et saisit le petit démon et une lueur bleu et un couinement suintant le fait s'évaporer. Je vous suis ! PARTEZ ! hurle-t-elle, d'un ton frôlant l'hystérie.

Et elle les pousse pour les faire avancer, elle veut les faire sortir du boisé. Ils doivent sortir du boisé.

Elle les suit de près. Enfin, de pas trop loin. Assez près pour détourner tout ce qui pourrait se dresser devant leur fuite, mais trop loin pour les talonner, même lorsque Robin s'affale. C'est qu'ils cours vite ces garçons ! Mais ils filent, droit devant, vers la sortie de la forêt, ce qui est bien. Elle se plaindra qu'ils auraient pu l'attendre une fois sortie.

La bête qui venait de sortir du sol ne lui est pas familière, mais elle se doute que c'est le genre de créature qui reste longtemps en sommeil, puis qui se réveille et fout le bordel durant un moment, avant de mourir avec beaucoup de gens ou de se rendormir après avoir tué beaucoup de gens. Elle se demande ce qui a pu réveiller cette bête, se doute de la réponse et elle ne prend pas la peine de se répondre.

Les garçons sortent de la forêt morte et s'éloignent, elle les rejoint rapidement. Enfin, c'est ce à quoi elle s'attends, mais à la limite des arbres, elle percute durement une force invisible et elle est éjectée par l'intérieur. Elle roule sur le sol et gémit. Douleur. Sonnée, elle s'assoit avant d'entendre la bête se mettre à rugir et à marteler la frontière de ses griffe.

Affronter un gürtie, des harpies, voir des troll, et des démons mineurs, ça reste dans le domaine du raisonnable, même s'ils sont plusieurs. Elle regarde le monstre sorti du sol et elle se dit que raisonnablement, elle n'est pas de taille à affronter ça. Pas toute seule. Elle aurait au moins besoin de ses aïeules pour faire le poids. Elle pourrait tout simplement fuir, la bête ne peut pas sortir de la limites des arbres. Toi non plus murmure une petite voix dans sa tête. Ouaip, c'est vrai. Sous le couvert des arbres qui n'ont pas été repoussé par la bête, Xoramen réfléchit. C'est difficile, elle a tellement envie de ce pouvoir. Mais en même temps, pas vraiment. C'est un piège. Ça créé de fausses envies... ou peut-être que ça fait seulement exacerber ses propres envies. Oui, c'est ça. Xoramen est avide de pouvoirs...

Et elle n'est pas la seule, puisque plusieurs créatures se rue sur le monstre récemment déterré. Lui aussi accumule les magies... pour l'instant, ça va, il est occupé à s'acharner contre le piège et les créatures. Mais il finira bien par la remarquer, quand il aura éliminé tous les autres. Et ce sera rapide, vu la bête. Elle a besoin de plus de pouvoir, plus de protection. Elle a besoin de temps. Elle se doute bien qu'elle n'aura pas le choix si elle veut sortir d'ici... ou pas... De toute manière, elle refuse de se faire tuer par ce monstre.

Elle s'approche d'un arbre et de la pointe su stylet, y grave un symbole. Elle se retourne et marque l'arbre le plus proche avant de faire la même chose sur le troisième. Elle se sait dans un état anormal. Mais elle espère qu'elle réfléchit bien malgré la furieuse envie de la magie de ce monstre. De toute manière, elle l'aura ou pas. Et elle ne donne pas cher de sa peau si elle ne l'a pas.

Elle s'agenouille sur le sol et trace un cercle autour d'elle, de la pointe de son stylet. Elle tente de réfléchir rapidement, mais l'avidité lui brouille un peu les idées. Elle voudrait juste en finir rapidement, mais elle sait que ça ne peut pas se passer comme ça. Elle déplace les arbres autour d'elle, en triangle. Ils seront sa protection, une barrière. À genoux, elle se met à incanter, presque silencieusement, elle murmure. Pour se concentrer, elle se berce légèrement.

Du sol, la brume se reforme, refluant vers le cercle de Xoramen. Elle aura besoin de toute la magie disponible pour arriver à avoir ce monstre, parce qu'elle compte en rejeter plein pour pouvoir l'avoir. Lentement, mais surement, les arbres flottants se mettent à atterrir et lentement, ils penchent, pour tomber avec fracas sur le sol. Les mains frôlant le sol, Xoramen est lentement encerclée par un épais brouillard, qui grimpe le long de ses bras et de son corps, jusqu'à la rendre floue.

La créature immense, teste les limites de sa prison, de plus en plus contrariée par ces limites. Pas qu'elle comptait aller bien loin, mais qu'elle ne puisse pas le faire la contrarie. Les arbres tombent les uns sur les autres, les uns après les autres, privés de leur magie. La magie se concentre autour de Xoramen et bientôt, ça attire l'attention de la bête.

Et Xoramen l'attend de pied ferme. Elle n'est pas certaine que ça fonctionnera, mais c'est bien la seule idée qu'elle a en tête. Prendre tout le pouvoir de ce gigantesque monstre. La chose la plus raisonnable aurait été de se cacher. Mais Xoramen n'était plus vraiment raisonnable. Le regard fiévreux, le teint encore plus pâle, la seule chose à laquelle elle pensait était de dominer ce monstre. Maintenant qu'elle savait les frères hors du piège, elle pouvait se laisser submerger par l'avidité et la soif de pouvoirs. Toujours à genoux, elle se relève pourtant dès que la bête pose les yeux sur elle, mais elle ne relève pas la tête vers le monstre. Elle garde les yeux baissés sur le sol, comme si elle continuait de se concentrer. Elle ouvre les bras et l'air tremblote près de ses mains.

Elle relève la tête. Sa peau est toujours étrangement luisante et il semble que ses pommettes sont plus saillantes, sa mâchoire et son menton plus pointus. Elle fixe le monstre qui ne tarde pas à passer à l'attaque. Comme seule défense, elle se contente de mettre ses mains devant elle. Et le monstre s'élance, il lève ses deux immenses bras et les abat sur la sorcière. Mais si Xoramen est brièvement secouée, c'est sur sa protection, un éclat bleuté flash brièvement, que le monstre abat ses immenses poings. En retirant ses mains, pour les abattre à nouveaux, un filet de perles bleuté suit le mouvement, comme une toile d'araignée collante. La bête se rend compte que le petite forme à ses pieds est toujours vivante. Et ça la contrarie. Et encore une fois, avec plus de hargne cette fois, elle abat les poings à nouveau.

Encore une fois, elle se heurte à un bouclier et la créature remarque aussi les perles bleutés qui lui collent dessus et remontent lentement le long de ses bras. Il tente de s'en débarrasser, mais ça ne fait que lui en mettre un peu partout, et ça s'étend. Furieuse, la bête se met à frapper, plus fort et plus rapidement. Xoramen encaisse les coups en changeant de position pour pouvoir les contrer et assurer sa protection, mais à force, elle se replie un peu sur elle-même. Les coups sont violents et elle a visiblement un peu de mal à supporter l'assaut. Elle recule même d'un pas, avant de se remettre d'aplomb. Cette fois, c'est la bonne. En même temps que la créature recule pour se donner un élan pour frapper, Xoramen tend les bras vers l'avant, avant de tirer vers elle, comme elle l'a fait quelque minutes plus tôt avec la harpie. Le filet de perles bleu enserrant la créature se détache avec un crépitement assourdissant et il fond sur Xoramen. Celle-ci se cambre et pousse une exclamation douloureuse, avant de tomber à genoux d'abord, puis elle choit sur le sol, suivi de près par la bête immense qui avait amorcer son coup et qui poursuit son air d'aller, mais en s'effondrant, littéralement, sur Xoramen, dans un enchevêtrement de troncs morts.

Il fait soudainement sombre. Très sombre. C'était pas le jour quelques minutes plus tôt. Elle est consciente, du moins, elle le croit, mais elle ne voit rien, probablement parce qu'elle a les yeux fermés, elle n'entends que des hurlements dans sa tête et il lui semble que toute sa peau est à vif. Elle tente une exclamation, mais elle n'arrive qu'à exprimer qu'un faible gémissement. Au moins ça la convainc qu'elle n'est pas morte. Elle tente de bouger, mais elle se sent enserrée et elle n'arrive pas à bouger. Est-ce qu'elle est enterrée vivante ? Oui, c'est vrai, le truc lui est tombé dessus... mais elle se rend vite compte que ce n'est pas tant qu'elle est ensevelie sous la bête qui l'empêche de bouger que tout son corps qui refuse de le faire. Le sang lui bat les tempes, assourdissant tout autour d'elle.

Elle entrevoit un peu de lumière et elle entend, à travers sa semi conscience, qu'on farfouille pas très loin d'elle. Lorsqu'elle sent qu'on lui attrape une cheville, elle sursaute, mais elle n'est même pas certain que son corps ait réagit. Elle a l'impression que son corps et sa conscience sont totalement disjoints. Mais elle sent que son corps est à mal. Il est douloureux, très douloureux. Tellement douloureux que son esprit s'est détaché. Oh, il reste dnas son cerveau, ou à quelque part dans ce genre là, mais il a lâché les commandes du corps. Si ça se trouve, il n'y a que sa tête qui soit connecté à son esprit. Et encore là, elle n'en est pas certaine. Soudainement, il lui semble voir plus clair et l'impression d'être dans un espace clos s'estompe.

Lorsque Fabre la tire de sous la créature, elle semble inconsciente, les yeux clos, sa respiration est saccadée et si rapide qu'elle en est presque convulsive, puis elle ouvre les yeux et cesse de respirer.

Elle sent la magie du piège s'étendre. Elle doit sortir d'ici. Elle sent le piège qui se referme. Elle n'y arrivera pas seule. Ils doivent partir, loin, et ne jamais revenir. Elle n'y arrivera pas du tout.

Sors-moi d'ici.

Ses lèvres n'ont pas bougé, mais la demande est claire. Sa main se serre sur Fabre et elle y enfonce les ongles sans ménagement.

- Fabre... vite... murmure-t-elle, presque inaudible, avant de fermer les yeux.

Déjà la source se met de nouveau à disperser la magie, la brume rampe du centre vers l'extérieur. Des craquements se font entendre, les arbres se soulèvent lentement, et se remettent à flotter, surnaturels.

Pas besoin de répéter, Fabre comprend tout de suite. Il jette Xoramen sur son épaule et, le plus rapidement qu,il lui est possible, sans se planter et sans assommer Xoramen partout, il se dirige vers la limites des arbres qui ont commencé à reprendre leur position artificiellement verticale. La problématique survient lorsqu'il franchit le couvert des arbres morts. C'est un peu comme s'il avait heurté un filet. Il réussit à avancer encore une peu, mais ça le ramène à l'intérieur. Enfin, pas lui, Xoramen. Déséquilibré, il perd pied et ils tombent tous les deux. Le choc réveille Xoramen qui émet un plainte douloureuse. Elle se redresse, mais sans arriver à se relever. Elle rampe plus qu'elle ne se dirige vers Fabre et elle remarque tout de suite qu'il en manque un.

- Fabre... va-t-en ! C'est un piège ! Plus loin, elle voit Robin arriver avec les kelpies. Elle balaie l'air de la main et les deux kelpies freines brusquement, désarçonnant Robin et refusent ensuite de bouger. C'est un piège, gémit-elle. Puis elle se lève soudainement debout, comme si quelques minutes plus tôt elle n'était pas du tout totalement apathique. C'est un piège ! répète-t-elle, la voix tremblante. Agitée, elle se met à faire les cent pas et à tourner en rond, en répétant que c'est un piège.

Elle paniquait. Elle savait qu'elle paniquait. Quelque chose de raisonnable lui disait que c'était totalement stupide de paniquer, mais quelque chose de survolté de pas du tout raisonnable etait en pleine panique. Elle tournait en rond et elle répétait sanscesse que c'était un piège. Elle eut vaguement conscience que Robin revenait vers eux. Mais elle ne s'en occupe pas trop occuper a tenter de se raisonner sans y arriver. Elle essaie pourtant de se calmer, mais elle n'arrive pas a se concentrer, il n'y a que de la panique et qu'elle est prise au piège et qu'elle doit avoir encore plus de magie. Elle a faim, elle a soif, elle veut. Elle entend vaguement Robin s'adresser a elle, elle ne se retourne pas, répète a quelques reprises que c'est un piège, puis elle remarque que Robin est tous pres. Elle l'entends, mais elle ne comprend pas. Elle le dévisage, quelques secondes, puis elle sait.

On n'attaque jamais physiquement Xoramen. Personne n'a habituellement la possibilité de l'attaquer physiquement. de loin, c'est possible, mais d'aussi près, ca n'arrive jamais, parce qu'elle ne laisse jamais personne s'approcher d'elle d'aussi ridiculement près. C'est la première fois que Xoramen doit vivre aussi pres de tant de gens.

Le coup la surprend par ce que ca fait moins mal qu'elle ne l'aurait cru. Mais ça ne dure qu'une seconde avant que la douleur ne la surprenne. Elle porte la main sur son visage, émet un "oh " de surprise, puis ses genoux flanchent et elle s'effondre, pour elle ne sait plus combien de fois de la journée.

Son état d'inconscience ne dure pas très longtemps. Elle sent qu'on la pose sur le sol et pas sur une partie tendre du sol. Elle grogne et gémit en même temps avant d'ouvrir les yeux. Elle grogne encore et se redresse. Elle dévisage Robin et Fabre au-dessus d'elle, puis tourne la tête pour voir ce qui se tient derriere elle. Un Kelpie. Un rapide coup d'œil autour d'elle et elle constate qu'elle n'est plus dans laforet. Ils l'ont sorti de la. Mais elle a le visage douloureux et elle met quelques secondes a se souvenir.

- Qui m'a frappe !.

Elle se relève en s'appuyant sur le kelpie et fait face aux deux frères. Elle n'a jamais eu les cheveux aussi ébouriffés et son regard sombre, s'il est moins fiévreux que plus tôt, brille comme un éclat tranchant. Elle pointe Robin du doigt.

- C'est toi ! Et elle se jette sur Robin, lui enserre les joues entre ses mains et lui plaque un baiser appuyé sur les lèvres. Merci ! Puis elle se retourne vers Fabre et le gratifie du même traitement.

Non, c'est pas comme ça qu'elle pouvait réussir à mettre Robin à sa botte. Elle devait trouver autre chose. Pour Fabre, c'était une autre histoire. Son regain de lucidité et d'éveil ne dure pas et elle s'affaisse contre Fabre. Elle n'en apprécie pas mois la proximité et la chaleur, et elle se blottie contre lui, étourdie par le trop plein de magie qui circule en elle. Elle apprécie cet état d'ivresse et émet un gloussement de pur ravissement. Elle suit leur conversation, mais comme si elle était loin loin. Elle n'oppose aucune résistance, elle est même tout à fait docile et ne proteste même pas quand Robin la hisse sur le kelpie en la poussant, mais elle s'appuie confortablement contre Fabre, se faisant toute petite, un sourire sur les lèvres et les yeux mi-clos. Elle relève la tête et plonge son regard sombre dnas celui de Fabre lorsqu'il lui dit qu'ils doivent en informer Yslaire.

- Oui. Il faut prévenir Yslaire. Il faut prévenir tout le monde. Personne ne doit entrer dans ce boisé. Muelle et Halewyn ne doivent même pas s'en approcher, affirme-t-elle. Plus c'est puissant, plus l'attraction est forte. Amène-moi loin d'ici, Fabre, avant que je ne dégrise et que l'influence du piège ne s'empare de moi à nouveau. Elle pose la main sur l'encolure du kelpie. Le régime végétal que vous imposez aux kelpies vous prive de puissance et d'endurance.

D'un claquement de langue, le kelpie de Robin approche et elle pose son autre main sur le chanfrein. Le kelpie recule brusquement et renâcle, comme agacé, puis il se secoue, secouant Robin par la même occasion. Xoramen glousse et tapote l'encolure du kelpie ou elle et Fabre sont posés. Ce dernier secoue la tête puis fait quelques pas ,agacé, puis il se cabre.

- Tenez-vous bien.

Et les kelpies s'élancent, agile, rapide et étonnamment fluide, comme le veut la légende, qui de toute évidence n'en est pas une. Xoramen dépense sa magie, paisible, appuyée contre Fabre, elle se met à murmurer doucement, frottant certains de ses bijoux entre ses doigts.