Initiation à la magie pour deux novices

Et oui, que voyons nous dans la forêt horizontale, a l'ombre de la montagne Noire, tout là haut.... Deux personnes qui courent à fond le train. Si Halewyn et ses grande jambes se mobilise avec aisance, il ralentit passablement sa vitesse de croisière pour rester derrière Muelle.


Ralentis Muelle, on fait un marathon, pas une course de fond. Tu va t'épuiser, on va être obligés de faire une pause et ils vont nous rattrapper avant qu'on ait pu voir.

Dans l'air glacial, il n'a pas sa lourde cape, n'ayant pas eu le temps de la mettre mais ne semble pas souffrir du froid. Avec seulement son armure de cuir et ses cimeterres, au grand froid de fin d'automne. Il s'arrête une fraction de seconde pour regarder en l'air, avant de rejoindre la djinn.

On est bien... personne est parti encore... Si on est chanceux, ils vont prendre des kelpies et ca les obligera a faire un paquet de détours pour essayer de nous attrapper.

- Des détours? Fit Muelle en s’immobilisant. Parce que tu vois beaucoup d’obstacle à contourner, toi???

La pente était régulière et si le terrain montrait quelques vallons, l’accumulation de débris était surnaturellement uniforme. Muelle reprenait son souffle, penchée sur ses genoux. Elle avait l’habitude de détaler… Pourtant, ce n’était pas une chasseuse et elle avait clairement montré peu d’intérêts pour les activités physiques. Non, la métisse avait l’habitude de courir. Courir devant quelque chose sans oser un regard en arrière. Fuir.

- C’est mieux que dans la steppe ici… Chez moi, il n’y a vraiment rien de rien… Des pierres et des ombres…

Elle se redressa, noua ses cheveux d’une torsade qu’elle coinça dans le col de son manteau noir, puis se remit en mouvement.

- Ça ne sert à rien de les semer… Il suffit de se cacher. Tu es capable de passer inaperçu? Demanda-t-elle sans avoir l’air d’y croire… Parce qu’à dos de Kelpie, ils auront surtout un meilleur point de vu…

La métisse se mura un moment dans le silence. Xoramen y était retournée. Et elle avait utilisé la même stratégie avec elle qu’avec Yslaire. Son orgueil d’adolescente souffrait.

- Elle n’a rien caché tu sais… Et elle n’a pas mentit… Elle a tout embrouillé et au final il n’y avait rien de vrai. Sa figure était plissée en quelque chose de dur qui donnait une idée assez précise de l’adulte qu’elle serait un jour. De quoi te souviens-tu? Questionna-t-elle… Pas ce qu'on t'as raconté, ce dont tu te souviens vraiment. Rien ne t’as paru étrange dans le récit qu’on t’a fait? L’aiguilla-t-elle…

- C’est mieux que dans la steppe ici… Chez moi, il n’y a vraiment rien de rien… Des pierres et des ombres… 

Attentif et sur ses gardes,  Halewyn fait un tour d'horizon de ses yeux bleus, la laissant reprendre son souffle. Patient..

- Ça ne sert à rien de les semer… Il suffit de se cacher. Tu es capable de passer inaperçu? 

Halewyn montre les souches.


J'ai un avantage, je chasse ici depuis que c'est horizontal. Je sais ou me cacher et quand. Si je suis capable.... Ca devrait aller.  

.

- Elle n’a rien caché tu sais… Et elle n’a pas mentit… Elle a tout embrouillé et au final il n’y avait rien de vrai. Sa figure était plissée en quelque chose de dur qui donnait une idée assez précise de l’adulte qu’elle serait un jour. Au contraire, par contraste, la sale gueule d'Halweyn a l'air d'une face de chérubin avec ses joues mal rasées et ses sourcils broussailleux... tout un duo.  De quoi te souviens-tu?Questionna-t-elle… Pas ce qu'on t'as raconté, ce dont tu te souviens vraiment. Rien ne t’as paru étrange dans le récit qu’on t’a fait?

C'est au tour du jeune prince de devenir dubitatif.

On devrait se mettre en marche... Par là ya un genre de tunnel sous les souches... Ca cours vers le sud pendant un bon 300 mètres. Ca nous couvrira un peu et après on aura qu'à marcher entre deux crêtes, ca nous cachera de la montagne un moment... Je te suis...

Il laisse passer un moment. Puis répond a la question

Tout est étrange dans ce récit qu'on m'a... Et je sais à peine différencier Xo de toi quand vous vous pointez... Je sais que ca vous a perturbées pas mal et je sais que j'aime pas ca. Le récit qu'on m'en a fait était truffé de mensonges, mais j'y ai adhéré en le sachant. Je te dirai pas que Yslaire comprend, mais il le sait.

- Et la vérité, tu veux la savoir? fit-elle, levant sa figure caramel vers lui. NON! Réfléchis avant de répondre... Je ne veux pas savoir ce qu'Yslaire en pense, je me moque de lui. Toi, toi qui était là, tu veux savoir? Parce que le problème avec la vérité, c'est que parfois on la trouve...

Il s'arrête, baisse la tête et plonge le turquoise de ses yeux dans l'or de la jeune fille devant lui.

Toi Muelle, te sentirais tu mieux avec cette vérité dite à haute voix? Je sais ou la vérité se trouve... rappelle toi. Crois tu réellement que je t'aimerais moins si tu disais tout ca a tue tête? Si ca te fais sentir mieux Muelle, je veux savoir. Sinon je peux vivre avec ce mensonge.

Et il lui parlait encore d'amour? Erk!

- Je ne te parle pas d'amour! Je ne te parle pas de remors! Je ne te parle pas d'apaiser ma conscience! Comme si je pouvais en avoir une! Je te parle de savoir! De connaissances! De savoir ce qui s'est passé... De savoir qui sont ceux avec qui tu t'es lié!

Elle venait d'un monde différent du sien et c'était une erreur de juger de ses actes avec sa propre expérience. Parce que la notion de confiance ne faisait apparemment pas partie de sa vie. Ou alors elle avait été franchement malmenée. Probablement pas qu'à une reprise. Elle était en colère, une colère sur un fond de trahison... Elle savait quelque chose qu'il ignorait sur quelqu'un en qui il avait confiance... Et elle l'avertissait qu'il devrait vouloir le savoir...

Il y a un moment de silence, de réflexion. Il se demande si il devrait réellement savoir, mais la curiosité est la plus forte.

Qu'est ce que tu veux me dire... Oui, je veux savoir.

C’était méchant… Elle savait qu’il ne voulait pas savoir au fond…

- C’était pas Xoramen là-bas… Xoramen t’a protégé…. Elle t’as protégé de moi…

La vérité la plus stricte.

Il le savait. L,Oeil turquoise ne marque aucun étonnement.

Au plus profond de lui même il le savait.

Je t'ai senti me traverser de part en part là bas.... Tu aurais pu balayer Xoramen, masi tu ne l'a pas fait...Tu voulais me tuer d'ailleur, tu l'a réellement envisagé... Mais tu avais choisi de ne pas le faire... C'est plus complexe que ca comme situation Muelle.

Halewyn lève la tête et regarde brièvement la trail menant à la Forteresse avant de reporter son attention sur la djinn...

Je dirais que tout part avec les intentions... Quelle intention avait tu quand tu as tout mis sans dessus dessous? C'est ca l'important à savoir je dirais.

Muelle s’immobilisa et le dévisagea longuement.

La vérité toute crue. Xoramen était une protectrice exceptionnelle… Elle avait reconnu une grande terreur là-bas. Elle l’avait protégé. Protégé d’elle. Elle haussa les épaules.

- Bien sûr que j’ai réellement envisagé de te tuer.

Naturellement.

- À ton avis, quelles étaient mes intentions? Fit-elle en plissant les yeux et en inclinant la tête sur le côté. J’ai usé d’un héritage qui n’est pas le mien, là-bas. J’ai spolié mon ainé. C’est un crime grave, Halewyn… Aux yeux de mon clan, c’est bien pire qu’avoir détruit la maison de mon hôte et raser la région. Même s’il y a eu mort d’homme.

Le genre de crime qui implique un verdict sans appel.

- Tu veux bien me porter? Demanda-t-elle…

Ton ainé c'est un trou du cul Muelle... Tu me fera pas pleurer sur son sort. C'est pas parce que tu es l'ainé que ta le droit de maltraiter tes cadets... jamais, au contraire, tu dois user du pouvoir qu'ils te donne pour les protéger pas pour les dominer, c'est du simple bon sens. Ta rien à regretter. 

Dit il en voulant reprendre la marche... chaque seconde compte.

- Tu veux bien me porter?

Hein?

Haussant les sourcils, Halewyn fait de nouveau face a Muelle... Muelle qui lui retourne son regard de ses yeux d'ors.... Il y a le temps de deux battements de coeurs. Le temps de peser le pour et le contre.

Avant qu'il se mette sur un genou avec un soupir. Lui octroyant cette victoire.

En selle... On ira plus vite effectivement.

Halewyn ne réalisa la réelle importance de la question que lorsqu’il fléchit le genou. Elle l’avait repoussé de toutes ses forces. Tous ses vains efforts pour se réconcilier avec elle depuis leur dispute, solutionnés par sa coopération. La métisse s’enflamma littéralement, les yeux brillant, un large sourire rose s’étirant sur ses lèvres. Il n’avait pas eu conscience de passer un test. Muelle lui encercla les épaules de ses bras, glissa ses genoux dans ses mains, au-dessus de ses hanches, et nicha sa figure près de son oreille. Une étreinte familière.

-          Pierre ne m’a jamais maltraité et Philippe me portait tout le temps lui aussi. Elle lui plaqua un baisé sur l’oreille. Je n’ai jamais rien donné à Pierre qu’il ne m’ait arraché. Ne te mêle pas de juger de mes frères ou de mon clan, tu ignores de quoi tu parles. Ce sont des salauds, mais ce sont des salauds honnêtes, contrairement aux Chimériens. Mes intentions… Nous parlions de mes intentions… Quelles pouvaient être mes intentions face à la gravité de ce que j’ai fait? Qu’est-ce qui pourrait justifier tout ce beau bordel! S’exclama-t-elle d’un large geste de la main.

L’histoire ne racontait pas grand-chose sur les djinns. L’histoire était écrite par les Daees. La tradition colportait cependant qu’ils avaient fait forte impression sur leur époque. Une impression à la fois positive et négative. On avait cependant oublié pourquoi et comment. Muelle avait un parfum de danger… Elle avait vraiment envisagé de le tuer. Il ignorait ce qui c’était ensuite passé mais Xoramen l’avait protégé d’elle. L’avait-elle vraiment choisi? Là était la bonne question à se poser.

Elle n’avait pas besoin d’arme.

Elle s’était servie de ses mains.

Deux fines menottes à la peau caramel, aux ongles sales, plaquées sur sa poitrine, sur son cœur.

Elle aurait très bientôt 15ans...

Le baiser lui fait énormément plaisir... Une chance qu'elle est derrière lui, parce qu'elle pourrait le voir rougir de facon fort peu guerrière. Se redressant, il se met alors en route, réfléchissant à la question de Muelle. Prouvant qu'il connait autant le terrain qu'il sait se faire discret, le grand Redinem utilise le terrain a leur avantages. Il répond par bribes, au fil du temps. Sous les mains caramel, Muelle peut sentir le coeur battre sous l'armure de cuir tandis que les mèches de ténèbres sanglantes lui caressent les joues, comme de la soie.

Il lui fait part de ses réflexions par bribe, comme s'il se parlait à lui-même.

Tes intentions... Quand je t'avais vue, tu avais la gueule en sang  et tu te tenais la joue... Tes yeux flamboyaient de colère.... J'ai jamais vu des yeux comme ca...Tu as les qualités de tes défauts et les défauts de tes qualités.... Jamais vu quelqu'un de si entêté, opiniatre, persévérant et menteuse avouée comme toi... T'es un paradoxe ambulant... Tu fais toujours le contraire de ce qui t'es demandé... Bravade, défi? Aucune idée... Mais tu veux te prouver quelque chose... Je peux pas rien te reprocher là dessus. Je suis ben mal placé pour reprocher quoi que ce soit à personne...  

Et plus tard...

J'aime juste pas te voir repousser tout le monde, tout le temps... J'aime pas ta facon d'essayer de te défiler quand on essaie d'en savoir plus sur toi. Ca me rappelle trop mes propre travers et le trouble que ca me donne... Si tu veux savoir quoi pas faire dans ta vie, t'a juste a me regarder aller.

Des vies peuvent justifier tout ce bordel...Nombreux sont ceux qui ont tombés, mais tu en a sauvés combien d'autres au passage? Cause a effet, une vie pour une vie... On peut hypothéser des kilomètres de temps... Tu focusse sur ce que tu a fait de mal.... Pourquoi tu regarde aps plutot ce que tu pourrais faire de bien avec cette puissance qui t'a été octroyée? Tu as ton libre arbitre... Pour 5 ans... C'est le temps d'expérimenter... Et dans 5 ans, tu fera quoi, tu y a pensé?

Demande t'il, autant affirmation qu'interrogation tandis qu'il évolue avec une aisance surprenante dans la forêt horizontale.

Muelle n’était pas partageuse. Avide, elle a manqué de tout, elle garde tout pour elle. Halewyn lui jette à la figure une grandeur d’âme qu’elle n’a pas. Il prétend ne rien reprocher, mais ce qu’il propose s’oppose à ses propres choix. Elle se tait dans un silence boudeur.

- Tu sens ça? L’interrompit-elle soudainement. Le pouvoir environnant s’est épaissit. S’étirant par-dessus son épaule, elle passa la main devant lui et le monde se troubla comme le reflet d’une onde dans l’eau.

- Le pouvoir, c’est comme tordre du linge, expliqua-t-elle alors que quelque chose lui picotait la peau.

L’air se refroidi soudainement, une brusque bourasque soulevant des débris du sol en tourbillonnant.

- Oh! Tu as vu? Tu as vu?? Il y a du courant ici! Elle lui tapota l’épaule… Laisse-moi descendre maintenant! Demanda-t-elle, fébrile. Et elle ajouta: Dans 5ans, je m’enfuirai. Loin, très très loin. Tu pourras venir avec moi si tu veux…

Non, il ne le sent pas, tout simplement parce qu'il catalyse sa propre magie. Ou qu'il n'est pas ouvert à la recherche de la magie, accaparé par le silence boudeur de Muelle le jeune guerrier ralentit et s'immobilise net quand elle lui parle subitement.

Non, je sens rien.

Dit il juste avant qu'un picotement lui fasse dresser les cheveux de l'échine.

Le pouvoir c'est comme tordre du linge.

La  bourrasque tourbillonnante lui fait grincer des dents et presque reculer d'un pas. Seule la lecon donnée par Xoramen l'empêche de rebrousser chemin. Ca et autre chose... Une odeur.... Une odeur de feu.... de vieux feu, de vieille cendres...

Dans 5ans, je m’enfuirai. Loin, très très loin. Tu pourras venir avec moi si tu veux…

Le regard turquoise qu'il lui lance est dubitatif. Prudent, Halewyn répond sans la regarder, le nez au vent.

Dans 5 ans, tu risque de ne plus vouloir fuir avec moi... ou sans .... Repose moi la question à ce moment là si tu veux.... Muelle, tu trouve pas que ca sent bizarre? Ca sent le feu, mais rien a cramé ici... et j'entend rien...

S'il pouvait aplatir les oreilles et baisser la tête de méfiance, il le ferait.

- Je ne t’ai pas posé de question. Rectifia-t-elle. Je n’ai pas besoin de toi. Je n’ai besoin de personne! Fit l’adolescente avec une sincérité tangible. Elle ne lui avait pas demandé s’il viendrait avec elle. Elle l’avait seulement autorisé à la suivre. Dans 5ans, c’est toi qui ne voudra plus venir avec moi… prédit-elle… en s’éloignant de lui de quelque pas.

Elle inspira profondément, les yeux clos.

- Je sens du courant. Je le sens dans l’air, dans la terre sous mes pieds, je le sens dans mes os, je le sens dans chaque fibre de mon âme. Elle tourna sur elle-même, écartant les bras. Quelque chose draine le pouvoir environnant… Par là. Fit-elle en pointant du doigt.

Pas très loin, on distingue des arbres morts dressés.

- Il y a vraiment beaucoup de courant… Peut-être devrais-tu m’attendre ici. Parce que si le pouvoir s’accumule là-bas, avec ta magie hors de contrôle… Tu saurais résister à l’appel?

Mais Halewyn ne l'écoute pas. L'oeil brumeux, il contemple le la-bas de Muelle.

J'ai laissé quelque chose là bas.... Inquiète toi pas pour moi.

Il fait un pas ou deux, se sent l'impression d'avancer dans la gadoue... Se secoue un peu, jette un oeil énigmatique a Muelle. Dit d'un ton plus clair.

Je le sais que tu as besoin de personne... Je t'ai juste dit de pas te projeter trop avant... Il y a quelque chose que j'ai perdu là bas. Je te laisse pas y aller toute seule si tu y vas, et moi je vais voir ce qu'il y a .... On est trop près pour faire demi tour

Joignant le geste à la parole, Halewyn se met en mouvement.

Plus loin, dans son arbre, dans le piège, un oiseau noir ouvre un oeil de lave incandescent.

*un peu plus loin*

Courant, esquivant à toutes jambes les différents obstacles du apcours, Halewyn prend garde de ne pas distancer Muelle cependant. Mais ils ne sont pas loin. au loin, arbres morts qui oscillent bizarrement.

Et c'est parce que ce qu'il voit entre en coonflit avec son ouie et son odorat qu'il freine brusquement des quatres fers. Plissant des yeux rougeoyants, le jeune guerrier observe attentivement le paysage. Les deux sens majeurs d'Halewyn, sursaturés par les courants magiques, se déconnectent.

C'est ici que ca c'est passé?

Demande t'il à Muelle, dubitatif. L'attraction et la méfiance se disputent tour a tour une place en lui.

C'est bizarre... Pour moi, c'est comme regarder quelque chose qui n'existerait pas comme une gravure.... Et c'est supposé être dangereux?

Prudemment, il se remet en mouvement, longeant un tronc d'arbre mort.

Tant qu'à être là, aussi bien chercher ce que j'ai perdu.... Muelle... C'est ... j,ai pas de mots pour décrire ca... mais si ca marche, ca va régler des problèmes ici... on fait juste fouiner un peu, voir si ya un truc intéressant.

Arch avait longuement ronchonné. Son écharpe nouée serrée, son manteau boutonné jusqu’en haut. Il ne quittait pas souvent la montagne noire. Il n’avait pas l’habitude de monter. Il se retenait à Skye comme à un bouclier. Il n’avait pas peur mais il était loin de sa zone de confort.

- Xoramen a dit que c’était dangereux… J’interprète que ça l’est pour tout le monde… Et que eux là, là-bas, ne devrait surtout pas en approcher.

- Halewyn? Qu’est-ce que tu as perdu? Perdu quoi?

Muelle sent le courant. Ce qu’elle ne sent pas, c’est Halewyn. Il lui parait confus, embrouillé… Elle ne comprend rien à ce qu’il raconte mais il l’entraine vers le piège et ça ne lui plait pas. Pas seulement à cause du piège… Mais surtout parce qu’il l’entraine.

C’était là. Elle le savait parce qu’elle reconnait sa magie, son empreinte. Comment pourrait-il avoir perdu quelque chose? La seule chose qu’il avait perdu, c’était connaissance.

Xoramen avait interprété ce qu’elle avait vu. Ce n’était pas vraiment un piège mais plutôt un vortex de pouvoir.

- Halewyn, je veux rentrer. Je veux rentrer maintenant.

Il ne l'entend pas, pas vraiment. La voix de Muelle est comme un ténu murmure lointain. Halewyn relève la tête cependant, la fixe intensément.Finit par comprendre une partie de phrase.

Je veux rentrer maintenant.

Et plus que ces paroles, c'est le ton sur lequel elle le dit qui lui fait dresser l'oreille. Confus et incertain, Halewyn regarde en bas, vers le piège, puis les yeux d'ors avant de répéter le manège plusieurs fois de file. Une fois que le message est rendu au cerveau, la décision est facile.

Le premier pas vers Muelle l'est beaucoup moins, c'est comme courir a contre courant. Mais il retourne vers elle et pose genou en terre.

Ok, ca attendra, toi pas. Viens, on rentre.

Un frisson d'appréhension le fait soudainement trembler, comme s'il avait échappé à une énorme catastrophe. Les autres pas sont difficiles, mais plus il s'éloigne, plus Halewyn retrouve son aisance et sa célérité.

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*Haize*

Quand Halewyn s'approche, la brume du piège, ou vortex si vous préférez, se met à monter. Dans son arbre, l'Oiseau s'ébroue et regarde au loin, droit sur le prince. La brume au sol s'élève doucement tandis que les créatures magiques s'éveillent de nouveau pour une autre tuerie en règle.

De joie, le phoenix laisse entendre sa sombre mélodie, pleine d'harmonie et de discordances, appelant a la violence des entités emprisonnées.

Sortant de la brume, éclaboussant les bottes de Haize, une longue trainée de sang noir gicle soudainement tandis que les hurlements et les cris de diverses espèces se font entendre. Parfois ils peuvent voir un bras, une jambe ou un appendice non identifié se profiler au travers de la brume.