Chambre d'Halewyn

Aussitôt que Muelle a quitté la chambre, Xoramen s'est laissée a un sommeil réparateur, pas très longtemps semble-t-il, mais ca lui fait du bien. Elle se repose et elle espère bien pouvoir faire de même le reste de la nuit. Mais non.

C'est la porte qui s'ouvre qui met ses sens en éveil. Elle n'ouvre pas les yeux et elle ne bouge pas. Mais de toute manière, elle reconnaît rapidement le piquant sauvage de la magie de Muelle et la tièdeur et l'onctueusité de celle d'Halewyn. Elle reste immobile a ses dire qu'ils vont s'installer et dormir, mais ca traine... Et puis bon, lorsque Halewyn se met à tousser, c'est impossible de faire semblant qu'elle dort.

- Si vous tentiez d'être discret pour ne pas me réveiller, c'est raté, murmure-t-elle en bougeant pour la première fois depuis que Muelle lui a enfilé une chemise de nuit.

Dans l'amas de couvertures épaisses, elle estait presque invisible. En fait si, depuis le départ de Muelle, elle a un peu bougé. Elle a tirée a elle toutes les couvertures et s'est soigneusement calée en dessous. Devinant qu'elle va bientôt perdre son nid douillet et que hors des couverture, il fait frais, et il y a un chaudron d'eau, elle décide detre conciliante.

- Vous pouvez allumer un feu... Mais laissez l'eau a bouilir... Sinon, c'est trop sec...

Comme il veut. Elle s'en fiche elle. Elle n'aime pas la chaleur sèche. Elle se dessèche. Elle apprécie la chaleur du soleil, mais pas celle d'un feu, ni trop près d'un feu. Mais elle apprend à apprécier la chaleur de l'eau des bains de la Montagne Noire.

Comme plus tôt dans la journée, la caresse est brûlante sur sa joue. Et c'est une chaleur surnaturelle qu'elle se surprend également à apprécier. Mais elle ne bouge pas. Elle n'effectue aucun geste.

- Je vais bien, ment-elle.

Sa voix n'est qu'un murmure, mais elle est claire. Halewyn cherche Muelle. Il n'a pas à s'en faire, elle n'est pas loin. Elle la sent, toute proche. Muelle revient avec un tas de couvertures et les jette sur le lit. Bonne idée, elle n'est pas certaine de vouloir quitter les couvertures sous lesquelles elle s'est recroquevillée. Elle n'a même pas envie de bouger. En est-elle capable d'ailleurs ? Elle n'a pas la volonté d'essayer. La question de Muelle la fait tout de même sourire.

- C'est aussi ta chambre, Muelle. Elle inspire profondément, puis elle soupire. Oui, on peut soigner par magie. Mais ça demande beaucoup de concentration, de magie et parfois de temps. Et pour le moment... Sous ses doigts, Halewyn peut sentir sa mâchoire se crisper. Je n'en ai pas la force, avoue-t-elle, à contre-coeur.

Et parce que cette idée l'insupporte, elle se replie un peu plus sur elle-même.

Viens ici ? Elle n'a certainement pas l'intention de bouger. Elle n'en a pas non plus la force. Mais de toute manière, il n'attend pas de savoir si elle vient ou pas et lui, il s'approche, ce qui fait croire à Xo que la formule n'était qu'accessoire. Il ne lui demande pas la permission. Il prend. Si au moins elle avait été en mesure de se défendre, elle aurait peut-être apprécier le contact brûlant de ses lèvres sur les siennes. Elle aurait peut-être même apprécier qu'il ait découvert lui-même comment fonctionne sa magie. Si elle avait été en mesure de se défendre, elle n'aurait peut-être pas été si furieuse et elle aurait peut-être réagit moins promptement. Et si elle avait été en mesure de se défendre, elle se serait peut-être amusée à l'idée qu'il ait tenté la même chose sur Muelle. Tenté quoi d'ailleurs ? De l'embrasser ?

Il avait tout de même réussit son coup, de force, il avait transmit un peu de magie à Xoramen. Trop peu, même pas assez pour le soigner en retour, mais c'était assez pour lui donner la force nécessaire pour repousser Halwyn avant que ne tombe le premier coup d'oreiller. Tandis que Muelle assaille Halewyn, Xoramen s'était redressée et se retrouvait agenouillée dans le lit, sur le qui-vive.

- Tu l'a embrassé de force elle aussi ? interroge-t-elle d'un ton courroucé. Je n'en ai pas assez pur te soigner, mais je vais te prendre aussi sans ta permission, menace-t-elle avant de bondir en avant et de poser la main sur la poitrine d'Halewyn. Assez durement en fait, assez pour que le coup lui coupe le souffle et que ça pince sous la paume de sa main.

Xoramen est une Sorrenze et les Sorrenze ont la particularité de voler la magie. Des vampires de la magie. Et pour ça, elle n'a pas besoin d'y planter les crocs. Il suffit qu'elle le veuille. La surface de la peau d'Halewyn se couvre de millions de minuscules petits points bleuté, comme de minuscules gouttes d'eau, qui restent immobile quelques secondes, avant d'être attiré vers la main de Xoramen et de remonter le long de son bras. L'engourdissement premier ressenti par Halewyn fait rapidement place à l'impression qu'on essaie de lui peler la peau sans la fendre au préalable. Elle ne fait pas que puiser la magie nécessaire, elle la lui arrache, mais lentement. L'atmosphère de la pièce semble se replier sur lui même, ou plutçot converger Elle prend le temps de goûter à la magie d'Halewyn, ce qu'elle s'était refusée de faire jusqu'à ce moment là, par crainte d'en devenir envieuse. Et si elle n'avait pas été effrayé par l'avidité qui étreignit tout son être, elle en aurait peut-être prit pour en garder un peu pour elle.

Son regard d'hématite, fixé dans celui d'Halewyn se ferme et elle laisse refluer la magie en lui. Aussitôt l'effet d'être écorché s'estompe dnas un engourdissement plus plaisant, avant de devenir un picotement désagréable sous chacune de ses plaies. L'onguent de zinc donne l'impression de bouillonner à petit feu.

Les épaules de Xoramen s'affaissent et elle retire sa main d'Halewyn avant de reculer et de se laisser retomber sur la paillasse, puis de tenter de reculer le plus loin possible, d'Halewyn.

- Le sang... c'est le sang... c'est vraiment le sang... s'agite-t-elle.

Elle n'a pas le temps d'en placer une. De toute manière, elle n'essaie pas. Et aucun des deux ne l'écoute. Le premier lui fait des reproches et la seconde lui en fait à son tour. Xoramen se resserre un peu contre elle-même. Il n'a pas tout à fait raison.

- J'aurais apprit à m'en servir... mais personne ne l'écoute.

Elle aurait apprit à se servir de cette magie, comme il lui avait demandé de lui apprendre quelque heures plus tôt. Il ne lui a pas laissé le temps. Tout ça ne s'apprend pas en claquant des doigts. Muelle lui désigne la porte et il la prend. Elles restent donc seules soutes les deux.

- Il est instable... tu ne crois pas qu'il aurait mieux fallut qu,il reste avec nous plutôt que tout seul n'importe ou ?

Et Xoramen savait ce que ça donnait quand Muelle était instable. Une forêt anéantie sur des kilomètres. D'accord, elle n'allait  pas insister. Elle n'en a pas la force de toute manière et encore moins l'envie. Elle ne savait pas non plus quoi répondre. Tout ce qu'elle sait, c'est que tous deux ont tort. Mais elle sait aussi que ce n'est qu'une question de perspective. Elle est fatiguée. Tellement fatiguée. Elle s'endort presque, malgré l'agitation de Muelle, tout près.

Mais elle se sent soudaineemnt tiraillée et Muelle vient se blottir contre elle. Si elle en avait eu la forte, elle aurait probablement eu comme premier réflexe de repousser Muelle, mais elle n'en n'a ni eu le temps, ni eu la force. Et malgré le discours empreint de malheur de Muelle, Xoramen apprécie la chaleur et son sang froid se réchauffe un peu. Elle referme délicatement ses bras froids autour de Muelle.

- Tu as rasé la région et anéanti une partie de sa maison. Mais il s'est rendu fou tout seul. Il a paniqué et ça été un désastre. Il possède un puissant potentiel, Muelle, tu l'as vu, mais il ne sait pas s'en servir et ça le terrifie. Autant que l'idée de s'en servir. Il se croit tout seul. Elle hsite. Il veut être tout seul, il veut s'isoler, mais ça le terrifie. Et elle continue de chuchoter. Ça lui permet de mettre ses idées en place. Halewyn avait construit son monde sur des certitudes et notre arrivée, Shiva, sa magie a ébranlé tout ça. Avec ou sans magie, il serait aussi con de toute manière. C'est un caractère de feu, capable du meilleur comme du pire. Tu as vu comment il s'est enflammé ? Et seulement avec une goutte de ton sang ? Tu as senti la puissance qui a émané lorsqu'il goûté au mien ? Je l'ai touché, Muelle. J'ai touché la moiteur tiède du sang. Le sang, c'est la source de ses capacités magique. Elle inspire pour parler, hésite, puis se lance. Vous ne savez ni l'un, ni l'autre, vous servir de votre magie. Toi parce que tu n'as jamais pu l'exprimer par toi-même. Lui, parce qu'il obtus et terrifié. Et moi, je suis totalement inutile dans cet état, gémit-elle, contrariée.